DRM : clé pour le succès grand public de Linux ?

Mon petit commentaire sur un article de Clubic...

Clubic publie ce jour un article sur Linux et les DRM. Il y a des fois je me demande si l'industrie comprend ce que c'est que Linux et le logicel libre, et je pense à deux choses précisément.

D'abord, le mode d'organisation : je m'inscris sur le site www.exemple.com qui me propose de la musique, des clips et des films avec des DRM. Il me faut donc de quoi reconnaître ce DRM. Et cela, quel que soit le système d'exploitation. Là où ça coince, c'est que le site en question est prêt à faire de quoi lire son DRM sous Windows, sous OS X à la rigueur, mais pas sous Linux. On attend la communauté, of course. Elle a bon dos, cette communauté, parce que lorsqu'un membre fait du reverse-engineering pour apporter une compatibilité Linux (ou autre système libre, comme les BSD et les distributions d'OpenSolaris), il se fait matraquer pour l'exemple. D'ailleurs, en parlant d'exemple, je crois que c'est ce bon vieux DVDJon qui avait programmé un client Linux pour l'iTMS d'Apple, Apple qui a bien entendu fait en sorte que ce logiciel devienne vite incompatible avec leur plateforme de vente en ligne de musique. Que serait-il arrivé si Apple avait fait une version d'iTunes pour Linux? Certes, le rapport coût de développement/augmentation des ventes sur l'iTMS ne sera pas aussi grand que pour OS X/Windows, mais au moins il y aura un support Linux.

Et Linux aussi il a bon dos : Linux sera relégué aux serveurs et aux ordinateurs professionnels tant qu'il ne proposera pas les technologies multimédias demandées par les consommateurs selon Jeff Ayars de Real Networks. Pourquoi est-ce qu'une technologie faite pour le multimédia irait se loger dans le coeur même du système d'exploitation? Le codec MP3, il est dans le kernel? Même sans lire le code source du noyau Linux, je crois pouvoir répondre non. Et de toute façon, pour le multimédia, je ne vois pas l'intérêt de plonger dans les basses coûches du système... (cela dit peut-être que le DRM à plus bas niveau est utile, mais en tout cas pas pour de la musique).

Donc, je crois que l'industrie ne sait pas ce qu'elle veut, ou alors qu'elle est à la solde de quelques gros qui ne voient pas d'un bon oeil l'arrivée de logiciels libres dans les foyers des utilisateurs lambda. Soyons sérieux un instant, un coup on veut pas que la communauté fasse du reverse engineering, un coup on veut que Linux supporte les DRM. Si ça ce n'est pas prendre la communauté pour une bande de moutons qu'on peut balader comme on veut, alors je n'ai rien compris (cela dit la probabilité est grande...); mais je ne demande qu'à comprendre, hein.