Dédé le clown et son copain le live-cd
C'est l'histoire de Dédé le clown, ou plutôt de dd le clone, qui rend bien service lorsqu'on a des sueurs froides... Mais qu'est-ce que dd ? Depuis la page de manuel, on peut lire : "convert and copy a file". C'est tellement simple qu'on se dit que ce n'est pas très puissant, mais on se met à créer des fichiers d'image disque, ou cloner des disques durs entiers, on comprend que parfois les énoncés les plus court peuvent être très complet ! La page wikipédia de dd en Français contient quelques exemples utiles, mais la page anglophone en contient encore plus !
Imaginons maintenant la situation : vous possédez deux machines, identiques. Vous installez la première et désirez installer la seconde à l'identique, il suffit de cloner le disque dur à l'aide de dd et de copier votre clone, toujours à l'aide de dd, sur la seconde machine. Une autre situation, que je ne vous souhaite pas : vous disposez de deux machines identiques toujours, mais l'OS de l'une d'entre elles se trouve endommagés (imaginez par exemple, 3/4 des fichiers de /boot disparus, idem dans /lib et à quelques autres endroits). Ajoutons à cela là contrainte que vous ne pouvez pas éteindre la machine encore en marche, et que le temps presse. Pas besoin de chercher deux heures un outil de clonage, il est installé sur votre linux adoré : dd. Récupérons un disque dur USB dont la capacité excède celle du disque local. Voici comment on clone le disque dur :
[root@machinequimarche ~]# dd bs=1M if=/dev/sda of=/media/usb/machine1.img
Je pars du principe que le disque dur s'appelle /dev/sda et que le disque USB est monté sous /media/usb/, mais cela peut différer selon la situation de chacun. On notera que l'option "bs=1M" (copier par blocs de 1 Méga-octet) rend la copie plus rapide. J'aurais bien tenté des blocs encore plus grands mais la copie s'est avérée déjà bien rapide.
Une fois la copie terminée (environ une bonne heure pour 70Go de disque, sachant qu'il y avait du raid 1 matériel sur du SCSI 10000 tours...), reste à se rendre devant la deuxième machine, de démarrer celle-ci sur un live-cd contenant lui aussi dd (n'importe quel live-cd de distriubtion Linux devrait l'avoir), et copier dans l'autre sens :
[root@machinequimarchepas ~]# dd bs=1M if=/media/usb/machine1.img of=/dev/sda
Bien sûr, on a au préalable monté le disque USB ;) Une fois la copie terminée, le disque démonté, je recommande de monter les partitions du disque local (/dev/sda pour mon cas), et d'aller modifier les noms d'hôte, les adresses IP et autres configurations particulières qu'on pourrait trouver dans /etc, sinon la mise en réseau de la machine risquerait d'être problématique. Dans le cas d'une RHEL/CentOS/Fedora, on pensera à modifier :
- /etc/hosts
- /etc/sysconfig/network
- /etc/sysconfig/network-scripts/ifcf-* (selon vos configurations, plusieurs cartes réseau, bonding...)
- /etc/sysconfig/iptables-config si vous sauvegardez ici votre firewall, sinon regardez votre script de firewall
Autre chose, surtout pour les utilisateurs des distributions sus-cités : le mode rescue n'est disponible que sur le CD1 ou DVD1, mais pas dans le boot.iso ou tout autre média de net-install. Ce mode permet de démarrer sur un système live minimaliste permettant de monter les partitions du système, de monter un disque dur usb (si vous le branchez avant de booter pour du RHEL4), et bien sûr, d'accéder à dd :)